J’ai choisi la rue de l’Hippodrome parce que c’est le seul endroit qui me tient vraiment à cœur à Saint-Ouen. Depuis mes 15 ans, je me pose là-bas avec un ami. Au lycée, on s’installait sur les bancs et aujourd’hui dans nos voitures que l’on gare côte à côte. On parle de tout et de rien, on prend des nouvelles. C’est un endroit calme, à l’écart de la foule, qui nous a attiré pour sa tranquillité et qui nous donne un sentiment d’intimité. Aujourd’hui, la rue de l’Hippodrome est plus animée mais elle reste un repère, un lieu de rendez-vous lorsque que l’on souhaite se voir tranquillement. C’est mon ami qui a découvert cette rue par hasard lorsqu’elle n’était encore qu’une zone de travaux.
La rue de l’hippodrome tient son nom du champ de courses hippiques qui avait été construit à Saint-Ouen en octobre 1880, à l’initiative de la Princesse de Beauvau-Craon. Elle avait hérité du château de Saint-Ouen-sur-Seine et du parc environnant. L’hippodrome a été réquisitionné par l’armée pendant la Première guerre mondiale. En 1917, le terrain a été vendu à l’entreprise Alsthom qui l’a transformé en terrains de sport, jardins et ateliers pour ses ouvriers. Il est possible aujourd’hui d’admirer, devant le centre administratif et social de la Mairie de Saint-Ouen, une partie de la grille du château qui marquait l’entrée du champ de courses. Au début des années 1990, la ville de Saint-Ouen a racheté la friche industrielle et l’a transformée en écoquartier : le quartier des Docks. Il accueille de plus en plus de petits commerces qui permettent de faire vivre le quartier tout en lui laissant des espaces calmes comme la rue de l’Hippodrome. Elle est actuellement en travaux et fermée à la circulation en vue de l’ouverture d’une grande halle gourmande, la Halle des Docks, qui devrait être inaugurée à l’automne 2023.