J’ai choisi la Maison de la Jeunesse car c’est un des lieux avec mes meilleurs souvenirs d’enfance. J’y ai pris des cours de danse durant une année avec ma meilleure amie. On a travaillé toute l’année ensemble sur une chorégraphie. On avait l’habitude de s’acheter au distributeur de la MJ des sucreries que l’on mangeait, assises sur les escaliers. On pouvait aussi se poser sur la terrasse, mais il ne fallait pas avoir peur des abeilles ! Je me souviens d’un jour où on avait chacune piqué un billet à nos parents. Après les cours de danse, on est allées à la boulangerie pour prendre tous les bonbons qu’on pouvait et on a tout mangé sur la route du retour. On est toutes les deux rentrées en ne se sentant pas bien. Le lendemain, je me suis réveillée avec un énorme mal de ventre, mon amie aussi. Aujourd’hui, j’en rigole, je me dis que c’était un peu mérité. Ça a été une bonne leçon pour nous deux. Je n’ai plus jamais volé d’argent à mes parents.
La Maison de la Jeunesse occupe un grand bâtiment situé place de la Résistance et de la Déportation, qui, d’après mes recherches sur le site des archives de Saint-Denis, abritait autrefois un orphelinat de garçons. A l’époque, les cornettes des bonnes soeurs qui s’occupaient des enfants avaient été installées sur la façade et sont encore présentes aujourd’hui. La Maison de la Jeunesse se compose de plusieurs salles dédiées à diverses activités : des salles de danse (hip-hop, flamenco, capoeira…), une salle de spectacle baptisée “La ligne 13”, une salle pour des ateliers (art thérapie, sophrologie, aide à la lecture…) et une cyberbase. A l’intérieur, les murs sont magnifiques. Ils sont colorés et recouverts de graffitis ce qui met une bonne ambiance. Pour moi, c’est un lieu de convivialité et de rencontres, mais aussi d’apprentissage. Un espace pour s’amuser mais aussi se surpasser. La Maison de la Jeunesse offre aussi “une prise en charge pédagogique”, nous explique Ketty, agente d’accueil. Pour elle, cet espace d’accueil et de partage est primordial car “les jeunes ont besoin de pouvoir se référer à un lieu où ils peuvent prendre connaissance de tout ce qui leur est proposé par la ville et les associations locales”. “C’est un maillon de solidarité”, conclut-elle.
